LE MOIS D’OR

C’est la 4e grande étape du corps féminin, qui n’est vécue qu’en cas d’accouchement (et aussi fausse-couche d’une grossesse avancée) : le POST-PARTUM.

Toutes les traditions du monde, quelle que soit la culture ou la civilisation, s’accordent à donner beaucoup d’importance à la période qui suit l’accouchement, souvent autour de 40 jours.


LA MÈRE EST AU CENTRE COMME SON BÉBÉ

Bien évidemment, le nourrisson est dorloté et choyé, mais la parturiente également ! La jeune mère est au coeur d’un processus de vie d’une immense importance :

Comme son bébé dépend entièrement d’elle, il faut absolument qu’elle se remette convenablement des fatigues de l’accouchement, qu’elle refasse son Sang et qu’elle développe à nouveau un Qì du Rein de qualité.

Le Mois d’Or est donc une période où la mère doit être très entourée afin que sa seule préoccupation soit de récupérer, rester au chaud, se reposer, bien manger et nourrir son enfant.

Très souvent, d’autres femmes (de la famille ou de l’entourage proche) se relayent auprès d’elle pour s’occuper du reste.

Il s’agit d’un moment privilégié et crucial de la vie d’une femme, durant lequel certaines familles chinoises n’hésitent pas à engager quelqu’un dont le rôle est de tenir la maison afin que la mère n’ait pas ce poids en plus sur les épaules.

On considère cela comme un investissement pour la santé future.


LE POUVOIR DE GUÉRISON DU MOIS D’OR

On dit en Chine que toute maladie contractée par une femme durant son post-partum restera une maladie chronique chez elle. Par ailleurs, toute maladie que la mère a eue avant l’accouchement peut être guérie pendant le Mois d’Or.

Il arrive même que certains docteurs de médecine chinoise recommandent à des patientes atteintes de plusieurs maladies de devenir enceintes pour pouvoir se servir de leur Mois d’Or afin de guérir et retrouver la santé !

C’est dire à quel point le pouvoir de guérison de cette période est grand. C’est pour cela qu’on dit de ce mois qu’il est d’or.


L’IMPORTANCE DE VIVRE LE MOIS D’OR

Ce soutien de la famille et des proches est immensément important pour la jeune mère, que ce soit son premier enfant ou pas. On se focalise souvent beaucoup sur le bébé, objet de toutes les attentions et de tous les soins qui reçoit mille cadeaux encore inutiles, et l’on oublie parfois la femme qui lui a donné la vie, souvent au prix de bien des douleurs.

La dépression du post-partum existe très peu dans les sociétés qui prennent soin des parturientes. A l’inverse, ici en Occident, c’est devenu presque banal tant c’est répandu, alors qu’il s’agit parfois d’un moment d’intense souffrance et vulnérabilité.

Le déséquilibre physiologique de la grossesse prend fin de manière très brutale dans le corps féminin : tout ce qui s’est patiemment construit sur 10 mois lunaires est défait en quelques heures lors de l’accouchement, et pourtant l’équilibre physiologique de base ne revient pas instantanément !

Rappelez-vous que le Sang est le support des émotions selon la pensée chinoise. Lors d’un accouchement, il y a forte perte de Sang donc une vacuité de Sang derrière. C’est elle qui menace la santé physique et émotionnelle !!

C’est pourquoi le Mois d’Or est si crucial.


QUOI FAIRE POUR SON MOIS D’OR ?

Le programme de cette période est simple : il est conseillé à la parturiente de rester couchée autant que possible et surtout au chaud. Il faut manger une nourriture revigorante qui va l’aider à refaire son Sang : les légumineuses, bouillons, gruaux de céréales et la viande de poulet sont ses meilleurs alliés !

Le meilleur cadeau que vous puissiez faire à une jeune mère est un plat mijoté avec amour 🙂

On peut également y ajouter des plantes de la pharmacopée chinoise reconnues pour leurs vertus nourrissantes du Qì et du Sang.

Certaines traditions vont jusqu’à conseiller de ne pas se laver intégralement (douche ou bain) durant le Mois d’Or afin d’éviter au maximum de dénuder le corps et risquer de l’exposer au froid ! Evidemment, on se lave par petites zones 🙂

Le premier vrai bain intégral est alors un rite de sortie de cette période de quarantaine, une quasi cérémonie sacrée. Il ne faut pas négliger la force des rites, des symboles vécus consciemment ! Ils sont des pierres sur lesquelles on peut s’appuyer et dont le souvenir, autant que l’action elle-même, nous fortifie.

A l’issue du Mois d’Or, la jeune mère doit avoir nettement récupéré ses forces et se sentir capable de revenir à un quotidien plus rempli, de reprendre sa place active dans la famille et la société.