LES LIQUIDES JĪNYÈ 津液
ou
“QUAND LA RIVIÈRE EST SÈCHE, LE VENT SE LÈVE”
J’aime beaucoup, à l’instar des vieux maîtres orientaux pleins de sagesse, raconter le corps avec des métaphores issues de la Nature.
Les patients adorent
En l’occurrence, l’image de cet adage est claire : la Sécheresse a souvent pour corollaire le Vent.
L’harmonie de notre physiologie dépend de la libre circulation des différentes substances qui le parcourent, parmi elles le Qì 氣, le Sang 血 xuě et aussi les Liquides Organiques.
Ceux-ci se divisent en deux catégories :
– Les liquides Jīn 津
– Les liquides Yè 液
Vous remarquerez que les deux idéogrammes ont la même clé (la partie gauche du caractère) : celle de l’eau.
Les Jīn 津 sont plutôt Yáng 陽, ce sont donc des liquides clairs, fluides, mobiles, légers, au mouvement centrifuge – ils se dirigent vers la surface pour humecter, nettoyer et rafraîchir, et peuvent sortir du corps, comme :
=> les larmes
=> la sueur
=> les sécrétions nasales fluides
=> l’urine
=> la salive digestive (celle qui nous vient à la bouche quand on a faim, comme de l’eau)
Les Yè 液 sont plutôt Yīn 陰, ce sont donc des liquides épais, denses, lourds, au mouvement centripète – ils se dirigent vers les profondeurs du corps pour nourrir, et y restent, comme :
=> le liquide céphalo-rachidien
=> le liquide interstitiel
=> le plasma sanguin
=> la salive épaisse (celle qui nous vient à la bouche quand on fait du sport, plutôt collante)
Quand les jīnyè 津液 sont insuffisants, une forme de Sécheresse va s’installer et apportera avec elle le Vent.
A quoi reconnaît-on le Vent ?
– il bouge sans cesse et dans tous les sens
– il agite les structures qu’il touche
Il pourra donc donner des manifestations symptomatiques telles que :
– démangeaisons cutanées
– tremblements / spasmes musculaires / nystagmus
– vertiges / vision trouble / mauvais équilibre
– agitation / délire (cas de fièvre ou de démence sénile)
En Médecine Chinoise, on dit du Vent qu’il est « l’origine des cent maladies«
Son origine à lui peut être interne ou externe, comme ses manifestations.
Pour l’interne, prêtez attention à votre alimentation (riche, variée, de saison), à vos émotions et aux excès du rythme quotidien.
Pour l’externe, rappelez-vous Brassens :
« Si par hasard,
Sur l’Pont des Arts,
Tu croises le vent, le vent maraud,
Prudent, prends garde à ton chapeau ! »